Pourquoi la taxe Zucman menace nos entrepreneurs
- Antoine.C
- il y a 3 jours
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Dernière mise à jour : il y a 2 jours

Pourquoi la taxe Zucman menace nos entrepreneurs
La taxe Zucman s’affiche comme une réponse moderne aux inégalités fiscales, mais derrière son vernis de justice sociale se cache une menace directe pour ceux qui bâtissent, innovent et investissent en France. En visant les patrimoines supérieurs à 100 millions d’euros, ce nouvel impôt présenté comme équitable risque de fragiliser nos entrepreneurs les plus dynamiques, ceux dont la richesse est avant tout le reflet d’entreprises en croissance. Entre risque de décourager l’investissement, danger d’exil fiscal et atteinte potentielle à la compétitivité nationale, la mesure suscite déjà de vives inquiétudes. Car en punissant la réussite, la France pourrait bien scier la branche sur laquelle repose sa prospérité économique.
Pourquoi la taxe Zucman menace nos entrepreneurs
"Un impôt contre la réussite : pourquoi la taxe Zucman menace nos entrepreneurs ? "
Une mesure séduisante sur le papier
La proposition de Gabriel Zucman a fait grand bruit : instaurer une taxe minimale de 2 % sur les patrimoines supérieurs à 100 millions d’euros. Présentée comme un outil de justice sociale, la « taxe Zucman » prétend corriger les inégalités fiscales et faire contribuer davantage les plus riches. À première vue, l’idée a de quoi séduire : elle promet plusieurs dizaines de milliards d’euros de recettes supplémentaires et donne l’image d’un effort partagé.
Des fortunes en première ligne
Mais derrière cette promesse simple se cachent des effets pervers considérables. Les grandes fortunes ne sont pas seulement des chiffres dans un patrimoine : elles incarnent souvent des entreprises, des emplois, des innovations. Imposer lourdement un chef d’entreprise dont la richesse est avant tout constituée de parts dans sa société revient à fragiliser l’entreprise elle-même. Pour s’acquitter de la taxe, il faudrait vendre des actifs, réduire les investissements ou ralentir la croissance. Autrement dit : taxer le patrimoine, c’est prendre le risque de freiner l’économie réelle.
Le spectre de l’exil fiscal
Ce n’est pas une crainte théorique. L’histoire de l’ISF en France a montré que les contribuables les plus mobiles n’hésitent pas à quitter le pays lorsque la pression devient trop forte. La taxe Zucman, si elle était adoptée, pourrait relancer un exode fiscal massif, privant la France non seulement des recettes attendues, mais aussi de talents, de capitaux et d’entrepreneurs. L’effet serait doublement négatif : moins d’impôts récoltés et un affaiblissement durable de l’attractivité du territoire.
Une atteinte au principe de liberté
Au-delà des conséquences économiques, la taxe Zucman pose un problème de principe. La Constitution française interdit tout impôt confiscatoire. Or, prélever 2 % du patrimoine chaque année, en plus des impôts déjà existants, revient à ponctionner une part significative des richesses privées, parfois sans rapport avec les revenus réellement perçus. Le risque de voir le Conseil constitutionnel censurer la mesure est réel. La France ne peut se permettre une instabilité juridique et fiscale supplémentaire, alors que la confiance des investisseurs est déjà fragile.
Les riches comme moteur, pas comme bouc émissaire
Ce débat révèle surtout une tendance inquiétante : faire des grandes fortunes les boucs émissaires d’un système budgétaire en crise. Or, ce sont précisément ces fortunes qui financent les start-ups, investissent dans la recherche, soutiennent la création culturelle ou contribuent à l’influence économique française à l’étranger. Plutôt que de les stigmatiser, la France gagnerait à encourager ces acteurs, à créer un climat de confiance et de stabilité qui favorise l’investissement et l’innovation.
Le vrai enjeu : la compétitivité
La taxe Zucman se veut une réponse aux inégalités, mais elle risque surtout de fragiliser un pays déjà confronté à une croissance molle, à une dette élevée et à une concurrence internationale féroce. La véritable justice sociale ne consiste pas à affaiblir les plus prospères, mais à créer les conditions pour que la prospérité se diffuse. La France a besoin de capitaux, d’entrepreneurs et de grandes réussites pour financer son avenir, pas d’une fiscalité punitive qui fait fuir ses créateurs de richesse.